Biancaneve & Co.

« Blanche-Neige & Co. »




Blanche-Neige et les 7 sadiques - France

Blancanieves y los 7 sádicos - Espagne

Schneefickchen und die Sex-Zipfelzwerge / Schneefittchen und die 7 glücklichen Zwerge - Allemagne

Snow White and 7 wise men - GB / USA

Белоснежка и компания - Russie

1982

Réalisé par Mario Bianchi

Avec :
Michela Miti
Aldo Sambrell
Gianfranco D'Angelo
Oreste Lionello
Serena Bennato
Damianne Saint-Clair
Gianni Magni
Tiberio Murgia
Enzo Garinei
Franco Bracardi
Martufello
Bozoombo

Ce film est une parodie, avec force anachronismes et incongruités, de Blanche-Neige et les sept nains, accommodée à la sauce comédie érotique à l'italienne !
Il est adapté d'une bande dessinée érotique à grand succès, Biancaneve, créée en 1972 par Renzo Barbieri.

L'histoire, connue mais revue, est donc la suivante : un roi (Aldo Sambrell, acteur espagnol habitué des westerns spaghettis, ici doublé en bolognais !) et une reine (Serena Bennato) conçoivent une fille dans la neige (l'un des deux chevaliers qui assistent l'accouplement parle avec la voix d'Ugo Tognazzi !), qui sera pour cela appelée Blanche-Neige (Michela Miti), et la reine meurt en couches. Le veule roi se remarie avec Crimilde, dite « gorge profonde » (Damianne Saint-Clair), qui l'a guéri de son impuissance et qui lui a fait signer en récompense un contrat de mariage.
Blanche-Neige devient une belle jeune fille qui conserve sa virginité pour son prince charmant, mais qui commence à faire de l'ombre à sa belle-mère. Il faut dire que la princesse est une dévergondée quasiment nymphomane qui fait profiter tous les hommes de ses talents de fellatrice, comme jadis sa belle-mère.
Celle-ci consulte non pas un miroir magique mais un poste de télé où officie un étourdi « annonceur » (Gianfranco D'Angelo) qui reçoit par téléphone des informations pour elle (parodie des télévisions privées italiennes). Comme il faut s'y attendre, il lui annonce un jour que la plus vicieuse est Blanche-Neige et non elle-même.
Elle engage donc un tueur (trouvée dans les pages jaunes de l'annuaire, à la rubrique « killer" »), « Jack le silencieux » (Gianni Magni, grand cabarettiste milanais), pour la liquider, et il doit rapporter en guise de preuve une touffe de poils pubiens, mais il épargnera la jolie princesse en échange de sa virginité.
Elle part alors à l'aventure, passe par une auberge dont le propriétaire (Franco Bracardi) veut abuser d'elle, puis trouve enfin refuge dans la maison des sept « sages » (qui tiennent lieu des nains du conte) qui ont pour doux noms (graveleux jeux de mots !) : Stronzolo (« étron, con ») (Enzo Garinei, doublé par Gastone Pescucci), Godolo (« j'aime ça ») (Tiberio Murgia), Dammelo (« donne-le moi », « mets-le moi »), Scopolo (jeu sur scapolo, « célibataire » et scopolo, « je le fous »), Pippolo (« petit pois », également « je le sniffe », pippa signifie aussi « masturbation »), Bambolo (« poupée ») et enfin Bigolo (« zizi »)... Ils lui offrent l'hospitalité en échange de prestations sexuelles (l'un d'entre eux se propose même d'être son souteneur mais elle répond qu'elle n'a besoin de l'aide d'aucun voleur, assassin ou politicien !). Elle leur confie qu'elle est à la recherche du prince charmant.
Ayant appris que Blanche-Neige est vivante, la méchante reine fait alors appel à un magicien quelque peu efféminé (Oreste Lionello), flanqué d'un assistant noir (Bozoombo), qui lui donne un filtre qui la transforme en homme doté d'un pénis vénéneux. Attiffée en sportif joggeur, elle débarque dans la maison des sages et se fait faire une fellation par la princesse qui aussitôt tombe morte. Or les sages découvrent dans le livre de contes qui narre leur propre histoire que seul un rapport sexuel avec le prince charmant pourra la ressusciter, à condition toutefois qu'elle soit vierge. Il va donc falloir restaurer sa virginité, à l'aide d'un fer à souder ! Ils partent ensuite à la recherche du prince mais découvrent un laideron (sosie de Roberto Benigni). En fait, il a été ensorcelé et seul un rapport sexuel avec la princesse pourra lui rendre sa beauté !
Tout rentrera donc dans l'ordre, les amoureux s'envoleront sur leur cheval ailé, et la reine (en joggeur) sera arrêtée par deux gendarmes zélés pour attentat à la pudeur (il/elle a quitté précipitamment la maison des sept sages en slip).

Ce film, qui se situe à la fin de l'époque glorieuse des comédies érotiques, en réunit paroxystiquement tous les aspects : acteurs emblématiques, érotisme torride (Michela Miti n'a que 19 ans !) et humour débridé ! Il est devenu culte.
On notera que le narrateur s'exprime avec un fort accent milanais qui rappelle celui du célèbre acteur Diego Abatantuono.
Autre curiosité : on ne sait rien de l'actrice qui joue Crimilde, créditée sous le nom de Damianne Saint-Clair, qui paraît bien être un transsexuel ayant tenté sa chance à l'époque dans l'aventure cinématographique.

La musique et la chanson du générique sont de Ubaldo Continiello. À noter qu'un morceau n'est autre que le célèbre air composé dans les années 1950 par le musicien suisse Werner Thomas, adapté en chanson dans le monde entier – connu en France sous le nom de La danse des canards –, et qu'on retrouve dans un autre film, L'affittacamere (où il est curieusement aussi fait allusion à la bande dessinée érotique Biancaneve).









































Extraits :