Ce blog souhaite rendre hommage à un genre particulier du cinéma italien, déconsidéré et incompris en France, la « comédie érotique à l'italienne », qui représente pourtant la continuation originale d'une tradition authentiquement italienne et d'un intérêt artistique majeur, la Commedia dell'Arte, théâtre populaire apparu au XVIe siècle.
Que désigne au juste la comédie érotique à l'italienne ?
La commedia erotica all'italiana ou commedia sexy all'italiana se situe au carrefour entre la comédie humoristique paillarde et le film érotique, et son âge d'or se situe dans la décennie 1974-1984 (une date exacte d'origine du genre ne peut être fixée, ni un père fondateur désigné, il est certain qu'avant 1969, le nu à l'écran est tabou, cependant on peut considérer les œuvres de Pasolini du début des années 1970, Le Décaméron ou Les contes de Canterbury, comme sources d'inspiration – divers autres films du même genre jalonnent le cinéma italien, de la bouffonnerie paillarde, comme Le couvent en chaleur, avec Giacomo Rizzo et Orchidea de Sanctis, à la satire grinçante, comme Ces messieurs dames de Pietro Germi, avec Gigi Ballista et Alberto Lionello).
Ce type de comédie est souvent réduit à son canevas scénaristique fondamental : un protagoniste masculin, généralement maladroit ou juvénile, tente d'attirer l'attention et d'obtenir les faveurs de l'héroïne, qui est toujours une sublime créature à moitié dénudée, prétexte à de multiples gags et numéros d'acteur. Mais c'est bien plus que cela !
Il s'agit d'un genre cinématographique mélangeant comique, burlesque et érotisme, dont le décor se trouve le plus souvent dans une école, un hôpital, un commissariat ou une caserne militaire. Bouffonnerie, farce, grotesque, scabreux et scatologie, tels sont les ingrédients piquants de ces comédies, véritables institutions en Italie, dont on peut faire remonter le type à Boccace et au moyen âge.
Très décrié à l'époque de leur sortie, pour leur langage grossier et leurs scènes de nudité, ces films ont été récemment réévalués et sont considérés par beaucoup comme cultes. Et ce même si, le plus souvent, les commentaires qui en sont faits, surtout du côté français, sont assez dégradants et incompréhensifs (goût très français pour le « second degré »). Car on ignore ou oublie que la plupart des protagonistes de ces films sont de très grands acteurs, véritables « gueules » et grands artistes (Fellini ou Pasolini ne s'y sont pas trompés), et que ces films, très bien construits et joués, n'ont rien à voir avec les navets français soi-disant similaires réalisés par les Philippe Clair, Max Pecas et consorts, sous-produits lamentables réservés à un public de camping, sans profondeur culturelle (comme le sont d'ailleurs les grossièretés puériles produites à la chaîne aux USA).
En revanche, on peut évoquer la série israélienne des Lemon popsicle, qui connut un succès international, et où on retrouve un certain nombre des ingrédients (types, cadres) de nos comédies italennes, notamment dans l'épisode de la caserne.
Les personnages de ces comédies sont très marqués et on retrouve tous les types de la comédie traditionnelle : le libidineux, le naïf, le benêt, le cocu, le bègue, le pétomane, la « folle », la nymphomane, etc., donnant lieu à de grands duos, tel celui du dominateur et du dominé. On a aussi un défilé de physiques et de faciès comme les aimaient Fellini et Pasolini : nains, édentés, disgracieux, obèses, femmes poilues, etc.
Les procédés sont classiques mais certains sont surprenants : gifles tonitruantes, cascades improbables, spectaculaires crachats dans les yeux (Lino Banfi en étant le spécialiste incontesté) et bien sûr pets (de nonnes ou de bidasses, des sommets étant en ce domaine atteints).
On n'oubliera pas la charge sociale très caustique de ces comédies, qui dénoncent sur un mode distancié tous les travers de la société italienne (corruption, bureaucratie... dans l'un des Pierino, le personnage d'Alvaro Vitali est pistonné par la Loge P2 !) et raillent de façon très libertaire les institutions et l'Église.
Il est bien sûr préférable de connaître l'italien pour apprécier la saveur des dialogues (et aussi pour apprendre un certain vocabulaire à base de stronzo, mignotta et finocchio !), les jeux de mots, les accents et les dialectalismes ainsi que les timbres et le jeu des acteurs, mais il faut savoir un gré particulier aux doubleurs français de la première période qui ont fait un remarquable travail, d'une extrême drôlerie, un ou deux hommes doublant à eux seuls, avec des styles et des tons différents, tous les personnages, de même pour les personnages féminins, la même voix de femme passant du suave au niais avec une grande aisance. On ne sait hélas rien de ces doubleurs et c'est bien dommage ! Certains films, à partir du moment où leur diffusion était plus importante, ont été (certes bien) doublés par des acteurs classiques, comme Francis Lax ou Gérard Hernandez, mais rien ne vaut la première équipe, indépassable (notamment pour les voix d'Alvaro Vitali et de Lino Banfi – on peut d'ailleurs entendre ces doubleurs dans divers autres films, notamment d'horreur ou d'espionnage, tel Sigpress contre Scotland Yard).
Précision :
Le site IMDB indique :
La flic à la police des mœurs : vf Jean Louis et Sophie Marland
La flic chez les poulets : vf Jean Louis et Anne Albert
La toubib du régiment : vf Jean Louis et Anne Albert
Annie (sic) Albert est présentée comme scénariste pour :
La toubib prend du galon,
Les lycéennes redoublent,
La prof et les cancres et
La toubib aux grandes manœuvres.
On l'a dit, de nombreux films italiens de série B sont doublés par les mêmes : on découvre ainsi au générique de certain les noms de Jean-Louis Collin et Annie Alberti ! L'étau se resserre !
Que désigne au juste la comédie érotique à l'italienne ?
La commedia erotica all'italiana ou commedia sexy all'italiana se situe au carrefour entre la comédie humoristique paillarde et le film érotique, et son âge d'or se situe dans la décennie 1974-1984 (une date exacte d'origine du genre ne peut être fixée, ni un père fondateur désigné, il est certain qu'avant 1969, le nu à l'écran est tabou, cependant on peut considérer les œuvres de Pasolini du début des années 1970, Le Décaméron ou Les contes de Canterbury, comme sources d'inspiration – divers autres films du même genre jalonnent le cinéma italien, de la bouffonnerie paillarde, comme Le couvent en chaleur, avec Giacomo Rizzo et Orchidea de Sanctis, à la satire grinçante, comme Ces messieurs dames de Pietro Germi, avec Gigi Ballista et Alberto Lionello).
Ce type de comédie est souvent réduit à son canevas scénaristique fondamental : un protagoniste masculin, généralement maladroit ou juvénile, tente d'attirer l'attention et d'obtenir les faveurs de l'héroïne, qui est toujours une sublime créature à moitié dénudée, prétexte à de multiples gags et numéros d'acteur. Mais c'est bien plus que cela !
Il s'agit d'un genre cinématographique mélangeant comique, burlesque et érotisme, dont le décor se trouve le plus souvent dans une école, un hôpital, un commissariat ou une caserne militaire. Bouffonnerie, farce, grotesque, scabreux et scatologie, tels sont les ingrédients piquants de ces comédies, véritables institutions en Italie, dont on peut faire remonter le type à Boccace et au moyen âge.
Très décrié à l'époque de leur sortie, pour leur langage grossier et leurs scènes de nudité, ces films ont été récemment réévalués et sont considérés par beaucoup comme cultes. Et ce même si, le plus souvent, les commentaires qui en sont faits, surtout du côté français, sont assez dégradants et incompréhensifs (goût très français pour le « second degré »). Car on ignore ou oublie que la plupart des protagonistes de ces films sont de très grands acteurs, véritables « gueules » et grands artistes (Fellini ou Pasolini ne s'y sont pas trompés), et que ces films, très bien construits et joués, n'ont rien à voir avec les navets français soi-disant similaires réalisés par les Philippe Clair, Max Pecas et consorts, sous-produits lamentables réservés à un public de camping, sans profondeur culturelle (comme le sont d'ailleurs les grossièretés puériles produites à la chaîne aux USA).
En revanche, on peut évoquer la série israélienne des Lemon popsicle, qui connut un succès international, et où on retrouve un certain nombre des ingrédients (types, cadres) de nos comédies italennes, notamment dans l'épisode de la caserne.
Les procédés sont classiques mais certains sont surprenants : gifles tonitruantes, cascades improbables, spectaculaires crachats dans les yeux (Lino Banfi en étant le spécialiste incontesté) et bien sûr pets (de nonnes ou de bidasses, des sommets étant en ce domaine atteints).
On n'oubliera pas la charge sociale très caustique de ces comédies, qui dénoncent sur un mode distancié tous les travers de la société italienne (corruption, bureaucratie... dans l'un des Pierino, le personnage d'Alvaro Vitali est pistonné par la Loge P2 !) et raillent de façon très libertaire les institutions et l'Église.
Il est bien sûr préférable de connaître l'italien pour apprécier la saveur des dialogues (et aussi pour apprendre un certain vocabulaire à base de stronzo, mignotta et finocchio !), les jeux de mots, les accents et les dialectalismes ainsi que les timbres et le jeu des acteurs, mais il faut savoir un gré particulier aux doubleurs français de la première période qui ont fait un remarquable travail, d'une extrême drôlerie, un ou deux hommes doublant à eux seuls, avec des styles et des tons différents, tous les personnages, de même pour les personnages féminins, la même voix de femme passant du suave au niais avec une grande aisance. On ne sait hélas rien de ces doubleurs et c'est bien dommage ! Certains films, à partir du moment où leur diffusion était plus importante, ont été (certes bien) doublés par des acteurs classiques, comme Francis Lax ou Gérard Hernandez, mais rien ne vaut la première équipe, indépassable (notamment pour les voix d'Alvaro Vitali et de Lino Banfi – on peut d'ailleurs entendre ces doubleurs dans divers autres films, notamment d'horreur ou d'espionnage, tel Sigpress contre Scotland Yard).
Précision :
Le site IMDB indique :
La flic à la police des mœurs : vf Jean Louis et Sophie Marland
La flic chez les poulets : vf Jean Louis et Anne Albert
La toubib du régiment : vf Jean Louis et Anne Albert
Annie (sic) Albert est présentée comme scénariste pour :
La toubib prend du galon,
Les lycéennes redoublent,
La prof et les cancres et
La toubib aux grandes manœuvres.
On l'a dit, de nombreux films italiens de série B sont doublés par les mêmes : on découvre ainsi au générique de certain les noms de Jean-Louis Collin et Annie Alberti ! L'étau se resserre !
L'acteur Jean Louis
Après enquête, il apparaît que l'actrice polyglotte Sophie Marland fut la voix française remarquable d'Edwige Fenech et d'autres actrices. Elle nous a confirmé avoir participé comme doubleuse et directrice de doublage à l'aventure de ces comédies. Rendons-lui un vibrant hommage !
Les réalisateurs les plus prolifiques de ce genre sont :
Michele Massimo Tarantini (alias Michael E. Lemick) (1942-),
Nando Cicero (1931-1995),
Mariano Laurenti (1929-2022)
et Marino Girolami (1914-1994).
Les autres sont :
Steno (1915-1988) (avec des films d'une facture plus satirique),
Giuliano Carnimeo (1932-2016), Gianni Martucci (1946-), Sergio Martino (1938-) et son frère Luciano Martino (1933-2013), Nello Rossati (1942-), Pier Francesco Pingitore (1934-) et Luciano Salce (1922-1989).
Le succès de ces comédies a été international et elles ont été traduites en portugais (Portugal et Brésil), espagnol (Espagne, Argentine, Mexique), allemand, anglais (Grande-Bretagne, USA, Australie, Liban, Philippines), néerlandais, danois, suédois, norvégien, grec, hongrois, finnois, lituanien, roumain, turc, serbe, russe, tchèque, thaï, chinois et japonais, voire hindi ! Tous ces films n'ont pas été traduits en français (il est d'ailleurs à regretter que les titres français en déforment souvent l'esprit – pourquoi, au Canada, appeler systématiquement Alvaro Vitali « le con » ? c'est plat et déplacé).
L'intérêt de ces films réside aussi dans les sites et paysages : ils ont toujours été choisis avec beaucoup de soin et certains sont des lieux historiques. Le décor compte beaucoup dans l'effet produit rétrospectivement par ces films et ajoute une note nostalgique certaine.
La musique est également excellente, tantôt drôle (certains airs se retrouvent d'ailleurs dans certaines chansons de variété française...), tantôt lounge et propice à l'atmosphère érotique des scènes plus déshabillées (à ce propos, étant donné la nature voyeuriste de la plupart des scènes érotiques de ces films, on pourrait dire que ce sont plutôt des films à serrure que des films à clé !). Certaines de ces musiques ont été signées par des maîtres italiens du genre.
Pour les amateurs, l'éditeur italien Mediane a réalisé un livre abondamment illustré, accompagné d'un CD, consacré à ce magnifique genre !
Il existe aussi un livre sur le sujet, préfacé par Barbara Bouchet, La commedia erotica italiana, de Michele Giordano, paru en 2000.
Un dernier mot sur un procédé très moderne, le sponsoring : on constate, d'un film à l'autre, la présence, tantôt en arrière-fond, tantôt au premier plan, de quatre marques de boissons typiques de cette époque : le whisky J&B, l'eau minérale Pejo et les apéritifs Punt e Mes et Fernet-Branca ! Avis aux amateurs !
Dans l'ensemble très vaste des comédies italiennes de cette époque, j'ai sélectionné deux ensembles dont le point commun est une équipe d'acteurs hors pair (qui gardent d'ailleurs souvent leur prénom comme personnages) qui donnent une cohérence à l'ensemble. La première série regroupe les films à thème : la « flic », la « toubib », la « prof », les meilleurs et les plus emblématiques du genre. La seconde série comprend d'autres films aux intrigues parfois plus proches du théâtre de boulevard ou construits comme des films à sketchs, mais qui comportent de formidables numéros d'acteur (Vieni avanti cretino est par exemple un film entièrement tourné sur la personnalité de Lino Banfi et la série des Pierino est consacrée à Alvaro Vitali – dont le personnage est appelé Jaimito en Espagne, João Broncas au Portugal et Bobo [Μπομπό] en Grèce).
D'autres films pourraient sans doute être ajoutés à cette liste mais je me suis concentré sur les plus caractéristiques.
Le filon s'est ensuite tari, même si des tentatives de retourner certains films dans la même veine ont été faites à date récente.
-1974 : La poliziotta
-1975 : L'insegnante (La prof donne des leçons particulières)
-1975 : La liceale (À nous... les lycéennes)
-1976 : Classe mista (La « prof » et les farceurs de l'école mixte)
-1976 : La professoressa di scienze naturali (La prof du bahut)
-1976 : La dottoressa del distretto militare (La toubib du régiment / Le con et la toubib en délire)
-1976 : La poliziotta fa carriera (La flic chez les poulets / Le con et la flic chez les poulets)
-1977 : La compagna di banco (Ma copine de la « fac »)
-1977 : La soldatessa alla visita militare (La toubib et les enfoirés / La toubib aux grandes manœuvres / Le con et la toubib aux grandes manœuvres)
-1978 : La liceale nella classe dei ripetenti (Les lycéennes redoublent)
-1978 : L'insegnante va in collegio (La « prof » et les cancres)
-1978 : L'insegnante balla... con tutta la classe (La championne du collège)
-1978 : La soldatessa alle grandi manovre (La « toubib » prend du galon)
-1978 : L'insegnante viene a casa (La prof connaît la musique)
-1979 : La poliziotta della squadra del buon costume (La flic à la police des mœurs)
-1979 : L'infermiera di notte (L'infirmière de nuit)
-1979 : L'infermiera nella corsia dei militari (L'infirmière de l'hosto du régiment / L'infirmière du régiment)
-1979 : L'insegnante al mare con tutta la classe (La baigneuse fait des vagues / La prof à la plage / Le con à la plage)
-1979 : La liceale seduce i professori (La lycéenne séduit ses professeurs / Une drôle de nana)
-1980 : La dottoressa ci sta col colonnello (L'infirmière a le bistouri facile)
-1980 : La ripetente fa l'occhietto al preside (La lycéenne fait de l'œil au proviseur)
-1981 : La poliziotta a New York (Reste avec nous, on s'tire / Le con et « la flic » arrivent à New York / Le con et la flic à New York)
-1972 : Quel gran pezzo della Ubalda tutta nuda e tutta calda
-1973 : Giovannona coscialunga, disonorata con onore (Mademoiselle cuisses longues)
-1974 : La signora gioca bene a scopa?
-1974 : 4 marmittoni alle grandi manovre (Quatre zizis au garde-à-vous)
-1974 : Sesso in testa
-1975 : Il vizio di famiglia (Un vice de famille)
-1976 : La segretaria privata di mio padre
-1976 : La dottoressa sotto il lenzuolo (La toubib aux cours du soir)
-1976 : 40 gradi all'ombra del lenzuolo (Sexycon / Sexe avec un sourire)
-1976 : Spogliamoci così, senza pudor...
-1976 : L'affittacamere
-1977 : La Vergine, il Toro e il Capricorno (Lâche-moi les jarretelles !)
-1977 : Per amore di Poppea
-1977 : Taxi girl (La toubib se recycle)
-1979 : Io zombo, tu zombi, lei zomba
-1979 : Dove vai se il vizietto non ce l'hai? (Le trou aux folles / Le con chez les folles)
-1979 : Scusi, Lei è normale? (Pardon !... Vous êtes normal ?)
-1979 : La liceale, il diavolo e l'acquasanta (La lycéenne est dans les vaps)
-1980 : La liceale al mare con l'amica di papà
-1980 : La moglie in vacanza... l'amante in città (Les zizis baladeurs)
-1980 : Zucchero, miele e peperoncino
-1980 : Fico d'India (Le coq du village)
-1981 : L'onorevole con l'amante sotto il letto (La prof d'éducation sexuelle)
-1981 : La dottoressa preferisce i marinai (La zézette plaît aux marins)
-1981 : Pierino contro tutti (Le cancre du bahut / Le con de la classe)
-1981 : Pierino medico della SAUB
-1981 : Mia moglie torna a scuola (La vamp du bahut)
-1981 : Spaghetti a mezzanotte
-1981 : Cornetti alla crema
-1982 : Pierino colpisce ancora
-1982 : Quella peste di Pierina
-1982 : Giggi il bullo
-1982 : Gian Burrasca
-1982 : Vieni avanti cretino
-1982 : Giovani, belle... probabilmente ricche (Adorables infidèles)
-1982 : Ricchi, ricchissimi... praticamente in mutande
-1982 : La moglie in bianco... l'amante al pepe
-1982 : Dio li fa e poi li accoppia
-1982 : Biancaneve & Co.
-1983 : Occhio malocchio prezzemolo e finocchio
-1983 : Paulo Roberto Cotechiño centravanti di sfondamento
-1984 : Il tifoso, l'arbitro e il calciatore
-1990 : Pierino torna a scuola
Giuliano Carnimeo (1932-2016), Gianni Martucci (1946-), Sergio Martino (1938-) et son frère Luciano Martino (1933-2013), Nello Rossati (1942-), Pier Francesco Pingitore (1934-) et Luciano Salce (1922-1989).
Le succès de ces comédies a été international et elles ont été traduites en portugais (Portugal et Brésil), espagnol (Espagne, Argentine, Mexique), allemand, anglais (Grande-Bretagne, USA, Australie, Liban, Philippines), néerlandais, danois, suédois, norvégien, grec, hongrois, finnois, lituanien, roumain, turc, serbe, russe, tchèque, thaï, chinois et japonais, voire hindi ! Tous ces films n'ont pas été traduits en français (il est d'ailleurs à regretter que les titres français en déforment souvent l'esprit – pourquoi, au Canada, appeler systématiquement Alvaro Vitali « le con » ? c'est plat et déplacé).
L'intérêt de ces films réside aussi dans les sites et paysages : ils ont toujours été choisis avec beaucoup de soin et certains sont des lieux historiques. Le décor compte beaucoup dans l'effet produit rétrospectivement par ces films et ajoute une note nostalgique certaine.
La musique est également excellente, tantôt drôle (certains airs se retrouvent d'ailleurs dans certaines chansons de variété française...), tantôt lounge et propice à l'atmosphère érotique des scènes plus déshabillées (à ce propos, étant donné la nature voyeuriste de la plupart des scènes érotiques de ces films, on pourrait dire que ce sont plutôt des films à serrure que des films à clé !). Certaines de ces musiques ont été signées par des maîtres italiens du genre.
Pour les amateurs, l'éditeur italien Mediane a réalisé un livre abondamment illustré, accompagné d'un CD, consacré à ce magnifique genre !
Il existe aussi un livre sur le sujet, préfacé par Barbara Bouchet, La commedia erotica italiana, de Michele Giordano, paru en 2000.
Un dernier mot sur un procédé très moderne, le sponsoring : on constate, d'un film à l'autre, la présence, tantôt en arrière-fond, tantôt au premier plan, de quatre marques de boissons typiques de cette époque : le whisky J&B, l'eau minérale Pejo et les apéritifs Punt e Mes et Fernet-Branca ! Avis aux amateurs !
Dans l'ensemble très vaste des comédies italiennes de cette époque, j'ai sélectionné deux ensembles dont le point commun est une équipe d'acteurs hors pair (qui gardent d'ailleurs souvent leur prénom comme personnages) qui donnent une cohérence à l'ensemble. La première série regroupe les films à thème : la « flic », la « toubib », la « prof », les meilleurs et les plus emblématiques du genre. La seconde série comprend d'autres films aux intrigues parfois plus proches du théâtre de boulevard ou construits comme des films à sketchs, mais qui comportent de formidables numéros d'acteur (Vieni avanti cretino est par exemple un film entièrement tourné sur la personnalité de Lino Banfi et la série des Pierino est consacrée à Alvaro Vitali – dont le personnage est appelé Jaimito en Espagne, João Broncas au Portugal et Bobo [Μπομπό] en Grèce).
D'autres films pourraient sans doute être ajoutés à cette liste mais je me suis concentré sur les plus caractéristiques.
Le filon s'est ensuite tari, même si des tentatives de retourner certains films dans la même veine ont été faites à date récente.
-1974 : La poliziotta
-1975 : L'insegnante (La prof donne des leçons particulières)
-1975 : La liceale (À nous... les lycéennes)
-1976 : Classe mista (La « prof » et les farceurs de l'école mixte)
-1976 : La professoressa di scienze naturali (La prof du bahut)
-1976 : La dottoressa del distretto militare (La toubib du régiment / Le con et la toubib en délire)
-1976 : La poliziotta fa carriera (La flic chez les poulets / Le con et la flic chez les poulets)
-1977 : La compagna di banco (Ma copine de la « fac »)
-1977 : La soldatessa alla visita militare (La toubib et les enfoirés / La toubib aux grandes manœuvres / Le con et la toubib aux grandes manœuvres)
-1978 : La liceale nella classe dei ripetenti (Les lycéennes redoublent)
-1978 : L'insegnante va in collegio (La « prof » et les cancres)
-1978 : L'insegnante balla... con tutta la classe (La championne du collège)
-1978 : La soldatessa alle grandi manovre (La « toubib » prend du galon)
-1978 : L'insegnante viene a casa (La prof connaît la musique)
-1979 : La poliziotta della squadra del buon costume (La flic à la police des mœurs)
-1979 : L'infermiera di notte (L'infirmière de nuit)
-1979 : L'infermiera nella corsia dei militari (L'infirmière de l'hosto du régiment / L'infirmière du régiment)
-1979 : L'insegnante al mare con tutta la classe (La baigneuse fait des vagues / La prof à la plage / Le con à la plage)
-1979 : La liceale seduce i professori (La lycéenne séduit ses professeurs / Une drôle de nana)
-1980 : La dottoressa ci sta col colonnello (L'infirmière a le bistouri facile)
-1980 : La ripetente fa l'occhietto al preside (La lycéenne fait de l'œil au proviseur)
-1981 : La poliziotta a New York (Reste avec nous, on s'tire / Le con et « la flic » arrivent à New York / Le con et la flic à New York)
-1972 : Quel gran pezzo della Ubalda tutta nuda e tutta calda
-1973 : Giovannona coscialunga, disonorata con onore (Mademoiselle cuisses longues)
-1974 : La signora gioca bene a scopa?
-1974 : 4 marmittoni alle grandi manovre (Quatre zizis au garde-à-vous)
-1974 : Sesso in testa
-1975 : Il vizio di famiglia (Un vice de famille)
-1976 : La segretaria privata di mio padre
-1976 : La dottoressa sotto il lenzuolo (La toubib aux cours du soir)
-1976 : 40 gradi all'ombra del lenzuolo (Sexycon / Sexe avec un sourire)
-1976 : Spogliamoci così, senza pudor...
-1976 : L'affittacamere
-1977 : La Vergine, il Toro e il Capricorno (Lâche-moi les jarretelles !)
-1977 : Per amore di Poppea
-1977 : Taxi girl (La toubib se recycle)
-1979 : Io zombo, tu zombi, lei zomba
-1979 : Dove vai se il vizietto non ce l'hai? (Le trou aux folles / Le con chez les folles)
-1979 : Scusi, Lei è normale? (Pardon !... Vous êtes normal ?)
-1979 : La liceale, il diavolo e l'acquasanta (La lycéenne est dans les vaps)
-1980 : La liceale al mare con l'amica di papà
-1980 : La moglie in vacanza... l'amante in città (Les zizis baladeurs)
-1980 : Zucchero, miele e peperoncino
-1980 : Fico d'India (Le coq du village)
-1981 : L'onorevole con l'amante sotto il letto (La prof d'éducation sexuelle)
-1981 : La dottoressa preferisce i marinai (La zézette plaît aux marins)
-1981 : Pierino contro tutti (Le cancre du bahut / Le con de la classe)
-1981 : Pierino medico della SAUB
-1981 : Mia moglie torna a scuola (La vamp du bahut)
-1981 : Spaghetti a mezzanotte
-1981 : Cornetti alla crema
-1982 : Pierino colpisce ancora
-1982 : Quella peste di Pierina
-1982 : Giggi il bullo
-1982 : Gian Burrasca
-1982 : Vieni avanti cretino
-1982 : Giovani, belle... probabilmente ricche (Adorables infidèles)
-1982 : Ricchi, ricchissimi... praticamente in mutande
-1982 : La moglie in bianco... l'amante al pepe
-1982 : Dio li fa e poi li accoppia
-1982 : Biancaneve & Co.
-1983 : Occhio malocchio prezzemolo e finocchio
-1983 : Paulo Roberto Cotechiño centravanti di sfondamento
-1984 : Il tifoso, l'arbitro e il calciatore
-1990 : Pierino torna a scuola
-1995 : Club Vacanze
Pour chaque film a été créée une fiche technique, avec la traduction littérale du titre, les titres alternatifs et les titres en d'autres langues, les affiches italiennes et étrangères, le casting, le synopsis, des informations diverses et, si possible, la bande-annonce originale (en italien ou en français) et/ou des extraits vidéo.
À chaque acteur est consacrée une page avec une mini-biographie, des photos et éventuellement des clips vidéo.
J'espère ainsi, tout en ravivant la nostalgie d'une époque, faire mieux connaître et apprécier d'authentiques acteurs (souvent méconnus en France, et dont bon nombre sont hélas aujourd'hui disparus) ainsi qu'un genre plus traditionnel qu'il n'y paraît, et qui représente, outre un sommet de la drôlerie populaire (au bon sens du terme), un patrimoine précieux !
Fines gueules, passez votre chemin, les autres, bienvenue ! Ou plutôt benvenuti !
Pour chaque film a été créée une fiche technique, avec la traduction littérale du titre, les titres alternatifs et les titres en d'autres langues, les affiches italiennes et étrangères, le casting, le synopsis, des informations diverses et, si possible, la bande-annonce originale (en italien ou en français) et/ou des extraits vidéo.
À chaque acteur est consacrée une page avec une mini-biographie, des photos et éventuellement des clips vidéo.
J'espère ainsi, tout en ravivant la nostalgie d'une époque, faire mieux connaître et apprécier d'authentiques acteurs (souvent méconnus en France, et dont bon nombre sont hélas aujourd'hui disparus) ainsi qu'un genre plus traditionnel qu'il n'y paraît, et qui représente, outre un sommet de la drôlerie populaire (au bon sens du terme), un patrimoine précieux !
Fines gueules, passez votre chemin, les autres, bienvenue ! Ou plutôt benvenuti !